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             Qu'ils 
              s'aiment... Qu'ils nous aiment! 
             
              Revêtez votre cur de tendresse et de bonté, 
              d'humilité, de douceur, de patience (Colossiens 
              3, 12) 
               
              Un dimanche soir, chez des amis, à la fin du repas. Vincent, 
              35 ans, travaille dans un bureau d'études. Jocelyne, sa femme 
              cherche du travail. Trois enfants, heureux de vivre. Vincent raconte 
              : « Cette semaine, je me suis trouvé mêlé 
              à une conversation. Une femme a dit : « Moi, il y a 
              trois ans que je vis avec Patrick et nous n'avons pas l'intention 
              de nous marier. Ca ne sert à rien! » Une autre a dit 
              ensuite : « Moi, il y a cinq ans que je suis mariée, 
              je trouve que ça va comme ça. Je vais bientôt 
              changer.  Tu ne l'aimes plus?  Oh, si... mais on se 
              fatigue! » Quelqu'un a repris : « Moi, ça m'arrive 
              de temps en temps d'avoir des « aventures ». Philippe 
              a dit alors : « Moi, je n'en ai pas encore eu, mais ma femme 
              et moi on est d'accord, si ça arrivait on n'en ferait pas 
              un drame ». Puis la conversation s'est poursuivie sur le même 
              mode. Quelqu'un s'est alors tourné vers Vincent, silencieux 
              depuis le début. « Et toi, qu'est-ce que tu penses 
              de tout cela? » Alors, avoue Vincent : « J'ai eu le 
              courage de me jeter à l'eau et de dire ce que j'en pense 
              : Moi, il y a près de dix ans que je suis marié. Et 
              on s'aime toujours. On s'aime même beaucoup plus qu'autrefois. 
              La première année fut assez difficile, c'est vrai, 
              mais je n'ai jamais eu l'idée de tromper ma femme.» 
              Je crois que tous alors m'ont regardé, en se demandant si 
              j'étais normal! » 
              Le dimanche suivant, lors d'une rencontre de foyers 
              qui s'achevait par la messe, j'ai pris à part un groupe d'enfants 
              de 6 à 12 ans pour expliquer la parabole de « l'enfant 
              prodigue ». Le temps a passé vite avec ces enfants 
              éveillés. On vient nous chercher et nous n'avons pas 
              eu le temps de composer une intention de prière pour « 
              la prière universelle ». J'explique aux enfants : « 
              Si vous aviez quelque chose de très important à demander 
              à Jésus, là tout de suite, qu'est-ce que vous 
              demanderiez pour vos parents? » La réponse jaillit, 
              unanime et sans la moindre hésitation : « Qu'ils s'aiment! 
              » Quelqu'un ajoute : « Qu'ils ne divorcent pas. » 
              Et Lucille, une petite fille aux yeux brillants : « Qu'ils 
              ne se séparent pas! » C'est sous l'aspect négatif, 
              la même réponse : « Qu'ils s'aiment! » 
              J'ajoute alors : « Si vos parents, eux, demandaient à 
              Jésus, pour vous, quelque chose de très important, 
              qu'est-ce qu'ils devraient demander? » Réponse nette, 
              spontanée, étrangement unanime : « Qu'ils nous 
              aiment! » 
            LIEN : Seigneur, si les adultes, les couples, les parents approchaient 
              du mystère de l'amour avec le même respect, la même 
              sagesse que ces enfants... notre monde serait certainement plus 
              harmonieux et plus heureux. Saint Paul décrit ce que doit 
              être la famille chrétienne. « Par-dessus tout 
              cela, qu'il y ait l'amour : c'est lui qui fait l'unité dans 
              la perfection » (Colossiens 3, 14). (Abbé Gilbert 
              Barré, dans Chanteclerc, juillet-août 1995). 
             
             
            
              
            Chronique 
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              Il fait noir 
              
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