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             Pour 
              resserrer les liens... 
             
              Pour nous, le Christ s'est fait obéissant jusqu'à 
              la mort, et la mort sur une croix (Ph 2, 8). 
               
               
              Dans un de ses romans, l'auteur juif Elie Wiesel, qui a survécu 
              aux camps de concentration, amène un de ses personnages, 
              Yehouda, à faire les reproches suivants à son ami 
              Gregor : « Ce n'est pas humain de t'enfermer dans ta douleur 
              et tes souvenirs comme dans une prison. La souffrance doit nous 
              ouvrir aux autres. Elle ne doit pas nous amener à les rejeter. 
              Le Talmud nous dit que Dieu souffre avec l'homme. Pourquoi ? Pour 
              resserrer les liens entre la création et le créateur; 
              Dieu choisit de souffrir pour mieux comprendre l'homme et être 
              mieux compris de lui. Mais toi, tu tiens à souffrir tout 
              seul. Une telle souffrance te rétrécit, te diminue. 
              Mon ami, cela est presque cruel.» (Elie Wiesel, The Gates 
              of the Forest, 1966). 
             
              LIEN : Il n'y a aucune garantie que la souffrance puisse nous rendre 
              plus humains, plus proches de Dieu. Elle fait parfois le contraire. 
              Voilà pourquoi il faudrait peut-être abandonner un 
              vocabulaire bien intentionné mais tellement maladroit qui 
              présente Dieu comme nous envoyant des souffrances pour nous 
              sanctifier et nous rapprocher de lui. Il serait plus proche de la 
              Parole de Dieu de dire qu'en Jésus, Dieu souffre avec nous. 
              « Il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être 
              traité à l'égal de Dieu, mais au contraire, 
              il se dépouilla lui-même en prenant la condition de 
              serviteur » (Ph 2, 6-7). Il souffre avec nous; de la 
              sorte il nous comprend, et nous, nous pouvons mieux le comprendre. 
              Aujourd'hui, dans notre prière, nous unissons toutes les 
              souffrances humaines à la Passion de Jésus en espérant 
              et en demandant qu'elles portent du fruit. 
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            « Les deux images les plus courantes de Jésus 
              nous pressentent un Dieu vulnérable : un enfant nouveau-né 
              dans une crèche et un homme sur une croix.» (John Shea) 
            « La parole du Christ fut trop innocemment libre 
              pour que son entourage la supportât. Il fut condamné, 
              châtié et crucifié. Mais Dieu qui ne se mesure 
              pas à nos raisonnements l'a ressuscité.» (Christian 
              Duquoc) 
              
            Chronique 
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