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             Triduum 
              pascal  
             
              Jeudi 
              saint  
            La 
              parabole du lavement des pieds 
             
              Alors si moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé 
              les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux 
              autres (Jean 13,14). 
               
                Ce soir, le Maître qui a enseigné en paraboles, 
              fait vivre à ses amis la plus touchante et à la fois 
              la plus dramatique des paraboles. 
              Jésus et ses amis les plus proches 
              sont rassemblés pour célébrer la grande fête 
              de leur peuple. Ils veulent célébrer leur libération, 
              la Pâque, le Passage. Au milieu du repas, Jésus, leur 
              Maître, celui qui accomplissait des miracles et tant de choses 
              étonnantes, le Maître que les foules voulaient couronner 
              roi il y a quelques jours, se lève soudainement de son siège 
              de président de la fête, soulève sa robe et 
              attache un linge autour de sa taille et, accomplissant la plus servile 
              des tâches, commence à laver les pieds des Douze. 
              Nous pouvons imaginer le choc que doivent 
              éprouver ses amis et le silence incrédule qui s'est 
              installé dans la salle. Mais, sans un mot, Jésus continue... 
              après un premier disciple, un deuxième, puis un autre 
              et un autre... Jésus à genoux, lavant la saleté 
              et la poussière des pieds des pécheurs, du collecteur 
              d'impôts... les uns après les autres. Malgré 
              l'embarras et les protestations, de Pierre en particulier, Jésus 
              continue son humble et, à leurs yeux, combien dégradante 
              tâche. Puis, quand tout est fini, il s'adresse à eux 
              et explique sa « parabole » : Ce que je viens de faire 
              pour vous, vous devez le faire à votre tour.   
              Le Maître qui leur a révélé 
              les merveilles de Dieu à travers des histoires de graine 
              de moutarde, de filets de pêche, d'enfant ingrat, en ce dernier 
              soir de sa vie à la vie comme nous la connaissons - laisse 
              à sa petite équipe de disciples la plus belle des 
              paraboles. « Ce que moi, votre Seigneur et votre Maître 
              j'ai fait pour vous, vous devez le faire les uns pour les autres. 
              Je vous ai lavé les pieds comme un esclave, vous devez vous 
              laver les pieds et vous servir les uns les autres. Comme je vous 
              ai aimés sans limite et sans condition, vous devez vous aimer 
              les uns les autres sans limite et sans condition.» 
              Ce soir devrait nous faire voir notre 
              vraie condition, ce soir devrait nous rendre inconfortables. Car 
              ce soir projette la lumière sur ce que signifie « être 
              disciples de Jésus, rassemblés à sa table et 
              partageant son Eucharistie ». 
              La parabole de ce soir est si simple, 
              mais ce qu'elle nous enseigne est le coeur même de l'agir 
              du vrai chrétien... et c'est peut-être la leçon 
              la plus difficile à saisir. 
              Père, ce soir nous nous rappelons 
              la nuit du deuxième Passage, la Pâques de Jésus 
              Christ. Dans cette Eucharistie, nous proclamons sa vie, sa mort 
              et sa résurrection. Puissions-nous, en nous aimant les uns 
              les autres, apporter son Eucharistie à notre monde divisé. 
              (Inspiré de Connections, Jeudi saint, 1998). 
            Vendredi 
              saint  
            La 
              souffrance est recyclable 
             Je suis né, je suis venu dans le monde 
              pour ceci : rendre témoignage à la vérité. 
              Tout homme qui appartient à la vérité écoute 
              ma voix (Jean 18, 37). 
              En entrant dans la ville d'Asbestos, je 
              fus frappé par les montagnes grises qui bordaient le chemin. 
              « Qu'est-ce que c'est » demandai-je à mon hôte. 
              « C'est le résidu de l'extraction d'amiante, me répondit-il. 
              Une poussière qu'on déverse à pleins camions 
              aux abords de la ville. C'est gros, c'est laid et ça ne peut 
              servir à rien ! » 
             Ce soir-là, on montra à la té1é, 
              coup sur coup, un reportage sur les sidéens et un autre sur 
              le dernier tremblement de terre. Des scènes de paysages ravagés 
              par des forces meurtrières, des gros plans de visages ravagés 
              par la souffrance. Toute la souffrance humaine m'apparut alors comme 
              les montagnes de poussière à l'entrée d'Asbestos 
              : grosse, laide, inutile. 
              Le Calvaire est aussi une montagne de 
              souffrance. Mais il s'y est produit un miracle plus grand encore 
              que celui de Cana où l'eau fut changée en vin. Au 
              Calvaire, Jésus prend la souffrance et la change en amour. 
              « Ma vie, nul ne la prend, c'est moi qui la donne. » 
              À tous les crucifiés de la terre, à tous ceux 
              et celles qui sont écrasés par leur souffrance, Jésus 
              apparaît comme celui qui peut, non pas supprimer la croix, 
              mais la transformer. Sur sa croix, la souffrance devient recyclable. 
              Ce qu'il y a de plus laid, de plus inhumain, devient ce qu'il y 
              a de plus beau : l'amour. 
              Je n'ose dire cela à ceux et celles 
              qui souffrent. Mais j'ose prier pour qu'eux et moi entrions dans 
              le mystère insondable de la croix du Christ pour y découvrir 
              que la souffrance est recyclable. (Georges Madore, Prions en 
              Église). 
            Pâques 
            Le 
              nuage et la dune 
             Soyez sans crainte ! ... il est ressuscité 
              d'entre les morts; il vous précède... ; vous le verrez. 
              (Matthieu 28, 5.7). 
               
                On sait que la vie des nuages est aussi courte que mouvementée. 
              Or, un jour, un très très jeune nuage entreprit sa 
              première cavalcade à travers le ciel en compagnie 
              d'une bande de gros nuages bouffis aux formes étranges. 
              Quand ils survolèrent l'immense 
              désert du Sahara, les autres nuages, plus expérimentés, 
              l'encourageaient : « Plus vite, plus vite ! Si tu traînes, 
              tu es perdu. » 
              Mais, comme tous les jeunes, le petit 
              nuage était curieux et il se laissa glisser à l'arrière 
              des autres nuages qui, eux, ressemblaient à un troupeau de 
              bisons en pleine galopade. « Que fais-tu, remue-toi ! », 
              lui cria le vent. 
              Mais le petit nuage avait aperçu 
              les dunes de sable doré : un spectacle fascinant. Et il se 
              laissait planer d'un vol de plus en plus léger. Les dunes 
              ressemblaient à des nuages d'or caressés par le vent. 
              L'une d'elle lui sourit. « Bonjour! 
              », lui dit-elle. C'était une dune très gracieuse. 
              Elle venait tout juste d'être moulée par le vent qui 
              lui mêlait sa brillante chevelure. 
              Le nuage se présenta : « 
              Bonjour! Je m'appelle Age.» 
                « Et moi, Une, répondit la dune. 
                « Comment vis tu 1à-dessous ? » 
                « Eh bien... avec le soleil et le vent. Il fait 
              un peu chaud, mais on s'y fait ! Et toi, comment vis-tu là-haut 
              ? » 
                « Avec le soleil et le vent..., et de grandes 
              courses dans le ciel.» 
                « Ma vie à moi est très courte. 
              Et quand reviendra le vent, je disparaîtrai peut-être.» 
                « Cela t'ennuie ? », demanda le nuage. 
                « Un peu. J'ai l'impression d'être inutile.» 
               
                « Moi également. Je me transformerai bientôt 
              en pluie et je tomberai. C'est mon destin. » La dune hésita 
              un instant et dit : « Sais-tu que la pluie nous l'appelons 
              Paradis? » 
                « Non ! Je ne savais pas que j'étais si 
              important ! », dit le nuage dans un beau sourire. 
               « J'ai entendu raconter par quelques vieilles dunes 
              combien la pluie était belle. Nous nous habillons alors de 
              parures qu'on appelle herbe et fleurs. » 
                « Oui, c'est vrai, je les ai vues », confirma 
              le nuage. 
                « Je ne les verrai sans doute jamais », 
              conclut tristement la dune. Le nuage réfléchit un 
              moment et ajouta : « Je pourrais te couvrir de pluie ... » 
                « Mais tu en mourrais ... » 
                « Oui, mais toi, tu fleuriras », dit le 
              nuage et il se laissa tomber, se transformant en pluie aux couleurs 
              arc-en-ciel. Le lendemain, la petite dune était couverte 
              de fleurs. (Bruno Ferrero, Graines de Sagesse, pp. 12-13) 
            LIEN : Saint Matthieu nous raconte l'événement 
              des événements. Il n'est pas étonnant qu'il 
              y mette le paquet : tremblement de terre, anges venus du ciel pour 
              rouler la pierre, gardes devenus spectateurs, incapables d'agir 
              sur l'événement. 
             Pour Marie Madeleine et l'autre Marie c'est 
              la révélation des révélations. Jésus 
              est vivant. Jésus n'est plus dans la mort, il est vivant. 
              Quelle affaire ! C'est bien vrai tout ce que Jésus leur a 
              dit : ressusciter c'est possible, c'est aussi pour eux. Elles courent 
              tremblantes et joyeuses. 
              Il y a en nous, grâce à l'Esprit 
              de Jésus qui nous habite, une force de vie telle que même 
              la mort ne peut y résister. Quelle affaire ! Avons-nous saisi 
              tout ce que cette réalité comporte jusqu'à 
              en être tremblants et joyeux? 
              
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