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             La cruche 
              brisée 
             
              Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs 
              (Matthieu 9, 13). 
                 Un vendeur d'eau se rendait chaque 
              matin à la rivière pour remplir ses deux cruches et 
              partait vers la ville pour distribuer l'eau à ses clients. 
                 Une des cruches permettait à 
              son propriétaire de faire beaucoup d'argent parce qu'il n'y 
              avait pas de fissures en elle. Elle gardait toute son eau. L'autre 
              cruche, quant à elle, ne rapportait pas beaucoup d'argent 
              parce qu'elle était fissurée et que, le long du chemin 
              menant à la ville, elle perdait continuellement de l'eau. 
                 Cette cruche brisée, on décida 
              de s'en débarrasser et on l'a mise au dépotoir. Le 
              vendeur d'eau continua à effectuer son trajet avec deux cruches 
              parfaites, qui ne coulaient pas. Au bout de quelques jours, passant 
              par le chemin menant à la ville, quel ne fut pas son étonnement 
              de constater que les fleurs qui bordaient le chemin étaient 
              toutes en train de dépérir. Le vendeur d'eau en comprit 
              vite la raison. La cruche dont il s'était débarrassée, 
              c'était elle qui, chaque matin, en perdant de l'eau par sa 
              fissure, arrosait le bord de la route et permettait à des 
              fleurs de s'épanouir sur un terrain si hostile (Anonyme). 
            LIEN : Comme disait Charles Péguy : « Les honnêtes 
              gens ne mouillent pas à la grâce ». Suivre Jésus, 
              ce n'est pas faire partie d'un groupe de gens parfaits. C'est plutôt 
              laisser la grâce agir en moi pour communier à cette 
              attitude de Dieu qui va jusqu'à aimer ce qui, à mes 
              yeux, semble méprisable. C'est non seulement aimer le plus 
              petit de mes frères, mais aimer aussi ce qui est le plus 
              « petit » en moi, ce qui semble être le moins honorable. 
              C'est consentir à ce que l'amour de Dieu aille jusque-là, 
              dans les parties les moins aimables de mon être, afin que 
              sa grâce transfigure mes misères et que surgisse d'elles 
              des « fleurs » sur le chemin de ma vie. 
              
            Chronique 
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              Une histoire de limaçons 
              
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