INTERBIBLE
Au son de la cithare
célébrer la paroleintuitionspsaumespsaumespsaumes
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Le verset du jour

 

orant
Imprimer
réflexion du 30 octobre 2012
 

«  Eh bien ! si l'Église se soumet au Christ, qu'il en soit toujours de même pour les femmes à l'égard de leur mari.»  Éphésiens 5, 24

 

Lorsque ce passage sur l’amour des époux et la soumission de la femme est lu à l’église, on assiste généralement à un spectacle qui fait sourire. Les hommes donnent du coude à leur femme (vv. 22-24) et ensuite celles-ci font de même à leur mari (vv. 25-31). La plupart du temps, nous renvoyons ces histoires de « soumission » de l’épouse au passé, car les choses ne sont plus ainsi aujourd’hui. Et c’est tant mieux!

Une grande partie de cette épitre de Paul est une longue interpellation éthique visant à rappeler aux croyants que leurs attitudes et leurs comportements doivent correspondre de plus en plus à leur expérience de foi en Jésus. L’interpellation fondamentale de Paul est celle-ci : « Oui, cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés » (Ep 5, 1). Imiter Dieu! « L’homme ancien » en moi (voir 4, 22) s’accroche fermement. Je suis bien loin de pouvoir commencer à ressembler à Dieu! Mais ce qui m’intéresse dans ce passage, c’est que l’union conjugale peut rendre visible un aspect particulier de l’alliance d’amour entre Dieu et son peuple. L’amour divin est si fort qu’il se donne à l’infini. Peut-on en dire autant de l’amour humain? Aimer à l’image de Dieu, c’est impossible. Paul, un célibataire endurci, ne sait peut-être pas ce qu’il ose demander aux couples chrétiens! Mais toutes les « libérations » que le siècle dernier nous a donné de vivre, notamment l’émancipation de la femme, ne devraient pas nous éloigner de la compréhension juste du sacrement de mariage : l’intention des époux, dans le respect de leur complémentarité, est de s’aimer jusqu’à la fin de leur vie, car la fidélité de Dieu à l’égard des humains est de cet ordre. C’est un défi immense, surtout à une époque où la désunion a été rendue plus simple. La seule façon d’y parvenir, c’est d’aimer en comptant sur la foi et l’espérance. La foi car à Dieu rien n’est impossible. L’espérance, car sans elle nous renonçons. Ainsi, la fidélité des époux qui s’aiment sous le regard de Dieu et qui se donnent entièrement l’un à l’autre n’est-elle pas un témoignage, reflet authentique d’un amour qui dure jusque dans l’éternité? Tenter d’imiter Dieu en tant que couple, ne serait-ce pas chercher à incarner son amour pour nous dans une expérience qui connaît des ratés et des épreuves mais dont l’amour, en les traversant, se transforme peu à peu en véritable communion? Lorsqu’un couple parvient à un tel état, il n’est plus question de savoir qui est chef et qui est soumis. Il ne reste plus que l’amour mutuel qui fait grandir chaque partenaire.

 

 Jocelyn Girard, agent de pastorale

 

Réflexion précédente :

Réflexion du 23 octobre 2012