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Comprendre la Bible
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chronique du 21 octobre 2005
 

La loi du talion : pour éviter les excès
 

QuestionQue signifie le mot talion? Ce mot, je ne l'ai vu utilisé que dans l'expression « loi du talion ». L'utilise-t-on ailleurs dans la Bible? D'où vient ce mot? (Michel)

RéponseLe mot « talion » vient du latin talis qui signifie « tel », « pareil », « de ce genre ». Ce mot introduit donc la similitude entre deux éléments comparés. Pour limiter les excès de vengeance, le roi de Babylone, Hammourabi (1793-1750 av. J.C.), instaurera un code qui permit de mettre « la droiture et la justice dans la bouche du pays » en empêchant de punir quelqu’un au delà de son offense. À chaque litige correspondait donc une punition similaire de même nature. Le roi fit graver sur une stèle de pierre noire de plus de 2 mètres de hauteur, l’ensemble des lois qui devait ainsi régir son royaume. Ces lois étaient réparties en 7 colonnes et comprenaient à l’origine 282 paragraphes. Une partie de celles-ci furent cependant ultérieurement effacée au bas de la stèle. Découverte au tout début du XXe siècle, elle est aujourd’hui au Musée du Louvre.

Code d'Hammourabi

     Ce même principe de jurisprudence se retrouve aussi dans la loi romaine des douze Tables (450 av. J.C.) ainsi que dans le judaïsme. Il fait donc partie de nos Écritures. On peut lire, par exemple : « Vie pour vie, oeil pour oeil, dent pour dent » (Lv 24,20; voir aussi Ex 21,23-25, Dt 19,21) mais on ne pense pas, sauf dans le cas d’un meurtre, que cette loi fut appliquée à la lettre. On cherchait plutôt, dans le judaïsme, à offrir à l’offensé une compensation financière pour le préjudice subi.

     Dans le christianisme, on la mentionne dans le sermon sur la montagne (Mt 5, 38-42). Mais au lieu de rendre le mal pour le mal, Jésus invite plutôt la personne à ne pas riposter, à ne pas entrer dans la spirale de la violence en agissant de telle sorte que l’adversaire se retrouve plutôt en face de lui-même. Jésus va donc au delà du code d’honneur qui prévalait à son époque puisqu’Il demande de rendre le bien pour le mal.

Yolande Girard
Bibliste, Montréal

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Les anges de la première alliance