Une série de quatre timbres-poste a été émise à l’occasion du Nouvel An juif 5743 (1982 de notre calendrier). Sur chacun est inscrit : « Joyeuse fête 5743 ». Au coin droit en haut de chacun des timbres est inscrit le nom de Josué en anglais et en hébreu ; au coin droit du bas le nom d’Israël en hébreu, anglais et arabe.

Ces timbres représentent quatre épisodes racontés par le Livre de Josué. Moïse, avant de mourir, avait choisi, en la personne de Josué, un chef militaire qui avait déjà fait preuve de son habileté et de sa loyauté dans le combat contre les Amalécites (Ex 17,8-16) et dans l’exploration du pays de Canaan (Nb 13,1 - 14,9). Josué se montra pleinement digne de la confiance que Moïse et le peuple de Dieu lui avaient accordée (Dt 31,7-8; 34,9). Dès sa jeunesse, il avait été le confident et l’ami inséparable de Moïse.

L’auteur du Livre de Josué a condensé les faits, les a mis en ordre, dans un exposé schématique, plein de vie et de logique, dans un contexte qui fait penser aux temps de la monarchie bien organisée de Salomon.

Le timbre de 1,50 shekels fait voir Josué debout, bâton en main, face au peuple, brillant soldat aux exploits guerriers. Sous l’image, sur la bandelette, est inscrit en hébreu et en anglais le verset 6 du chapitre 1 du Livre de Josué : « Sois fort et tiens bon ; car c’est toi qui vas mettre ce peuple en possession du pays que j’ai juré à ses pères de lui donner. » De tous les adultes qui étaient sortis d’Égypte, seul lui, avec Caleb, entre en Terre promise.

Le timbre de 5,50 shekels illustre le verset 22 du chapitre 4 du Livre de Josué : « C’est à pied sec qu’Israël a traversé le Jourdain que voilà », ce verset étant cité sur la bandelette. Il nous fait voir l’arche d’Alliance, portée par les prêtres, au milieu du fleuve asséché et Josué, toujours debout, avec le bâton de commandement à la main gauche.

La narration de ce passage du Jourdain s’inspire visiblement du passage de la mer Rouge, pour montrer que le Seigneur n’a pas moins agi avec Josué qu’avec Moïse. D’ailleurs le contexte fait référence à cette comparaison : « Comme votre Dieu l’avait fait pour la Mer des Roseaux qu’il assécha devant vous » (v. 23).

Le timbre de 7,50 shekels rappelle le texte de Josué 6,20 : « Les prêtres... sonnèrent de la trompe. Quand il entendit le son de la trompe, le peuple poussa un grand cri de guerre et le rempart s’écroula sur place. » La seconde partie de ce verset est inscrite au bas du timbre. La gravure montre Josué qui tient son bâton de la main droite et qui, de son bras gauche élevé, montre la muraille qui est en train de s’écrouler et les prêtres soufflant dans leurs trompettes.

Elle nous rappelle les faits : la procession autour de la ville durant six jours, des prêtres portant l’arche d’Alliance, sept prêtres faisant retentir des trompettes en cornes de bélier. C’est le septième jour, au septième tour de la ville que Josué poussa le grand cri de guerre, repris par tout le peuple, au son des trompettes et que le rempart s’ouvrit pour le peuple de Dieu. Josué, en conquérant Jéricho, située dans une oasis de palmiers et aux eaux abondantes, non seulement devenait maître de la vaste plaine, mais avait le champ libre vers la montagne de Judée.

Le quatrième timbre, de 9,5 shekels, illustre un fait mémorable : « Et le soleil s’arrêta, la lune se tint immobile sur la vallée d’Ayyalôn. » (Jos 10,12-13) Le texte cité sur la bandelette au bas du timbre-poste. Josué ayant conquis les villes de Jéricho et de Haï et ayant conclu la paix avec la ville de Gabaon, cinq rois cananéens (ceux de Jérusalem, d’Hébron, de Lakish, d’Eglon et de Yarmut) se coalisèrent pour vaincre Josué et les Gabaonites. C’est alors que Josué demanda au soleil et à la lune de « suspendre le temps », jusqu’à ce que son succès militaire soit complet. Un ancien recueil poétique comportait son chant de triomphe, comme plus tard le chant de victoire de Débora (Jg 5,1-31). Ce quatrième timbre nous fait voir les soldats faisant fuir leurs ennemis et Josué le bras levé vers le soleil et la lune.

Aucun timbre n’illustre un autre fait important de la vie de Josué : la répartition qu’il opéra de la Terre promise, enfin conquise en grande partie, entre les douze tribus du peuple de Dieu.

Agripino Cabezón, ofm

Source : La Terre Sainte, mai-juin 2001.